07 novembre 2005

Sortie du livre sur les relations algéro-francaises et Jacques Berque.



Sortie du livre sur les relations algéro-française et Jacques Berque, aux éditions Mettis.

Que la France et l’Algérie, à cause de ce qui les rapproche et en dépit de ce qui les a séparées, projettent de signer un Traité d’amitié, voilà non seulement un événement d’une importance décisive pour ces deux pays, mais aussi un signe capital adressé au monde entier. La charnière franco-algérienne, en effet, pourrait bien relier symboliquement les ensembles auxquels s’adossent l’Algérie et la France : le monde arabe, l’Afrique et les pays émergents, pour la première ; l’Europe et l’Occident, pour la seconde.
Au-delà d’un acte diplomatique, ce Traité d’amitié est l’occasion d’une réflexion profonde sur ce qui doit être entrepris de part et d’autre de ce lac du sens que demeure la Méditerranée. Nul ne peut mieux nous y aider que Jacques Berque, le passeur des deux rives, né à Frenda en 1910, mort dans les Landes en 1995, passionnément attaché à l’Algérie comme à la France, catholique ami des musulmans, et qui consacra sa prodigieuse érudition, son activité inlassable et son indomptable indépendance d’esprit à réveiller dans l’une et l’autre culture les aspirations à l’universel, à la justice et à la coexistence qui font si cruellement défaut au monde moderne.
Deux de ses plus proches amis et confidents, l’Algérien Mustapha Chérif et le Français Jean Sur, évoquent dans ce livre (Editions Mettis) ce que Jacques Berque proposait à l’une et l’autre rive. On ne trouvera ici aucune concession à la facilité, ni à la mode, ni aux généralités anesthésiantes. Fidèles à la leçon de leur illustre ami, les deux auteurs, parlant des rapports entre les deux pays, fondent leur propos sur ce que Jacques Berque appelait les intérieurs de l’une et de l’autre rive. Ils en appellent, pour éclairer l’avenir, à ces données fondamentales qu’ignorent ou bafouent le fanatisme politico-religieux et le fanatisme de l’argent, le terrorisme des faibles et le terrorisme des puissants.