28 novembre 2005

A propos des vulgaires caricatures

Le Choc ? Un piège !
A propos des vulgaires caricatures


Une propagande fondée sur la provocation, un piège aux visées politiques. L’affaire des caricatures, en soi vulgaire, et les surenchères fumeuses des tenants du choc des civilisations, des deux cotés, en sont le reflet. Le sentiment légitime de réprobation s’il verse dans la violence n’est pas la solution, il tombe dans un piège. Il y a lieu pacifiquement de se plaindre, de ces dépassements, au niveau de l’opinion internationale et des instances professionnelles, et juridiques. Sans donner l’occasion aux ennemis de la paix et de la religion de généraliser la haine. Par ces caricatures grotesques, il ne s’agit pas de la liberté d’expression, acquis universel. Nul ne peut ignorer les balises morales et le droit, sinon, c’est la jungle. Il ne s’agit pas, non plus, de question de figuration de symboles sacrés. Pas même du rapport entre les lois universelles des hommes et les lois religieuses, les premières restants la référence commune. Il s’agit de l’amalgame entre islam et terrorisme. Dérive, comme fond de commerce infect, avec la hargne obsessionnelle à l’encontre de l’autre différent, en l’occurrence l’islam ce méconnu. La republication par d’autres médias européens c’est de l’islamophobie, une campagne outrancière, un acte de provocation, même si certains le font par solidarité corporatiste, ou lutte anti-intégriste. Pourquoi le droit d’insulter des croyances de centaines de millions de gens, plus encore avec des visées malveillantes et meurtrières inavouées, devrait-il être prioritaire sur le droit à voir les symboles et valeurs de ces croyances respectés.

Il ne s’agit ni de problème de figuration du sacré, sujet que l’on peut discuter, ni d’humour, thème que l’on peut admettre, mais d’un acte délibéré de stigmatisation, avec intention de nuire. Là est le vrai problème. Un acte répréhensible sur tous les plans, politique, culturel et éthique. Ce type d’acte, à comme résultat, le dopage de l'intégrisme, le rejet face au model moderne et européen des libertés, perverties, et l’installation d’une crise entre les deux rives de la Méditerranéen. Dénoncer cet état de fait, ce n’est ni du « surréalisme », ni de la susceptibilité mal placée, ni une réaction intempestive de la part de croyants musulmans retardés. Certes, il y a pu avoir d’autres affaires d’injures, de pratiques des deux poids et deux mesures, et d’attaques par le passé, à l’encontre de nos valeurs, et des questions de décolonisation sont en pannes, mais celle-ci est la goutte qui déborde le vase, le symbole des symboles d’une frange de l’humanité accusée de crimes. Sous couvert de la liberté d'expression, noble valeur trahie et travestie, certains s'inventent de nouveaux ennemis, diversion, sur le dos de symboles qui dépassent ce que des étrangers, ou plutôt des incultes ou pire des pyromanes, peuvent imaginer. La haine est vouée à l'échec. Tout comme, sont voués à l'échec la tentative de récupération de la légitime indignation populaire et la violence aveugle, par ceux la même qui hier, défiguraient l’image de l’islam par leurs pratiques inhumaines, commises au nom de la religion cela est condamnable.
Ils nuisent à ce qu’elles croient défendre. Par-delà les débordements dont il y a lieu absolument d’éviter, il faut saluer le fait que la conscience musulmane, a ressurgi, malgré les épreuves, les humiliations, les répressions qu’elle subit, sur le plan mondial et parfois sur le plan interne. Conscience qui n’est pas dupe des risques de déceptions, de déviations et d’exploitation. Leur haine et aveuglement, à tous, racistes néo-coloniaux et extrémistes ne peuvent cacher le piège. Ne leur donnons pas l'occasion de créer des diversions. Il nous faut prendre attache, avec les forces qui dans le monde s'opposent à l’amalgame, à la mondialisation du vulgaire, du sectarisme et de la perversion des libertés, mais aussi à l’instrumentalisation de la religion. Résistons par les moyens civilisés, légitimes et pacifiques. Même si nous sommes agressés, de plus en plus, par la propagande islamophobe et que nous subissons les contradictions du désordre mondial doublement, une fois comme les autres peuples et une deuxième fois, en tant que musulman, pour les prétextes invoquées, il ne faut pas s’enfermer dans le sentiment de la victime éplorée et de la communauté assiégée. Nos contradictions internes donnent de l’eau au moulin aux ennemis de la paix et du rapprochement entre les peuples. Premièrement, l’islamisme, qui est l’anti -islam, a fait des dégâts immenses en pratiquant le terrorisme, sous prétexte de s’opposer au terrorisme des puissances. L’intégrisme parle au nom de l’islam, c’est une usurpation, une escroquerie qui fait le jeu des racistes et néo-coloniaux, qui l’ont souvent favorisés et manipulés. Deuxièmement, les régimes arabes, par delà leur caractère hétérogène, et des efforts pour certains, comme dans notre pays, de se reformer, pour la plupart, sont archaïques, illégitimes et autoritaires. Ils donnent une image négative de notre réalité. Troisièmement, le courant arabe dit « moderniste », qui malgré sa ligne de s’opposer aux forces rétrogrades, ne représente pas réellement le peuple, qui lui recherche et la modernité et l’authenticité. Ces « modernistes » sont soumis à l’imitation, à l’occidentalisation effrénée et à la dépersonnalisation. Le mot d’ordre? Pour les non musulmans : discerner et cessez de stigmatiser, pour les musulmans : préférons l’ouvert au fermé. L’universel doit être notre horizon à tous.

Mustapha Cherif

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

J'ai trouvé vos propos d'une justesse inoui.
Le problème avec "l'occident", c'est que le dialogue est à sens unique et il s'agit davantage d'un linchage médiatique que d'une critique constructive à l'encontre de l'islam et je dirais plutôt des musulmans.
On veut nous faire croire que des critiques telles que celles des caricatures ou celles du pseudo philosophe "Redeker" feront évolué les mentalités et la manière de penser dans la communauté musulmane.
Mais comme nous le savons tous ces critiques n'ont aucun intérêt si ce n'est que d'injurier les musulmans.
Si nous prenons le cas des caricatures, ce qui a suivi me semble de l'ordre du fantastique, les journaux ont brandi la liberté d'expression et les débats autour du phénomène ont été ridicule.
Sur les plateaux télé, on invite des gens ignorants et inculte vis à vis de l'islam mais qui se permettent de crtiquer notre religion et face à eux quand il s'agit "d'un vrai débat contradictoire" ils placent une caricature du musulman mais jamais une personne avec la science et l'éloquence de Mustapha Chérif.
En france les débats télévisés sont à 95 % stériles et complètement débiles et ne permettent que d'ajouter de l'eau au moulin des détracteurs de notre religion qu'est
l'Islam mais qui ne permettent en aucune manière de faire justement avancer les choses.

26/11/06 12:44  
Anonymous Anonyme said...

Il est dommage de constater que nous sommes si fragilisés par l'histoire.
Cette caricature n'engage que son auteur. A nous, posément, de s'étonner de l'image négative que certains entretiennent sur le dernier texte du monothéisme, de rebondir, et de profiter de l'occasion pour débattre et faire connaitre la portée universelle du Coran, et de rappeler qu'il ne vient que confirmer les précédents messages.

1/2/07 19:59  
Anonymous Anonyme said...

la justice à rendu son verdict pour les caricatures.
excellent jugement qui fait la différence entre la religion musulman et le terrorisme. il ne faut pas confondre les deux. Les caricatures se moquaient des extremistes et non des pratiquants sincéres.

26/3/07 21:32  

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